Conférences de l’Académie de Touraine 2016-2017

14 octobre 2016

La ferme du Haut-Brizay (1865-1879), prémices de la « deuxième révolution agricole des temps modernes » en Touraine

Par Pierre DESBONS

La « deuxième révolution agricole des temps modernes » (Mazoyer & Roudart 1997) prend sa source dans le développement des industries chimique et métallurgique au XIXe siècle, et atteint son plein essor après 1950. De 1865 à 1879, sur la ferme du Haut-Brizay (canton de l’Ile-Bouchard), Alfred Goussard de Mayolles, jeune ingénieur de l’École Centrale, président du Comice agricole de l’arrondissement de Chinon fut un des pionniers les plus engagés de cette révolution en Touraine.

Paul-Étienne Villiers du Terrage (1774-1858) : Police, politique et botanique.

Par Marc RIDEAU

13 août 1855. Au cours de la discussion du budget de la ville de Tours par le conseil municipal, le maire, Alfred Mame, prononce une brève allocution :  « j’ai été spécialement chargé d’offrir à M. le vicomte Villiers du Terrage, l’expression de nos remerciements et de notre gratitude pour le dévouement éclairé et la libéralité avec lesquels il s’occupe à la fois, et du cabinet d’histoire naturelle, et du jardin botanique […]. Vous vous associerez, nous n’en doutons pas, Messieurs, à [cette] manifestation de reconnaissance ». Les conseillers municipaux approuvent, mais qui est ce Villiers du Terrage, et pourquoi est-il venu en Touraine ?

25 novembre 2016

Ce que dévoila la Pétition aux deux Chambres de Paul-Louis Courier

Par Jean-Pierre LAUTMAN

La Pétition aux deux Chambres signe en 1816 l’entrée en scène publique de Courier. Que nous apprend ce texte sur son auteur et que nous révèle-t-il sinon un maître du pamphlet, une réalité politique problématique qui dépasse la seule Touraine, et, par-delà ce texte, l’ouverture d’une destinée littéraire et politique ? Après avoir rappelé les grandes lignes de l’affaire, on s’interrogera sur ces différents points.

REMISE DU PRIX DE L’ACADÉMIE DE TOURAINE à Mme Marie-Louise MANSON et M. Antoine SELOSSE

9 décembre 2016

Le réchauffement climatique est-il dû au carbone ?

Par François GERVAIS

Les émissions de CO2 liées à la combustion des ressources fossiles, charbon, pétrole et gaz naturel, ont fait passer sa concentration dans l’air de 0,03 % à 0,04 % en un siècle. Le CO2 est la nourriture indispensable et irremplaçable de la végétation. Son augmentation a entrainé un verdissement de la Planète et favorisé le rendement des récoltes. Les modèles de climat repris par le GIEC pronostiquent un réchauffement en 2100 compris entre 0,3°C, valeur nullement inquiétante, et 4,8°C, problématique. Températures mesurées, niveau des océans, superficies de banquises, crédibilité des modèles de climat virtuel, demande énergétique, seront examinés pour dégager dans cette incertitude de 4,8°/0,3°C = 1600 % quelle projection de température semble la plus convaincante.

La Femme de trente ans

Par Jean-Yves TADIĖ

On voudrait remettre au premier plan ce roman, un peu méconnu ou considéré comme une œuvre maladroite et de jeunesse. Il est un des ouvrages les plus importants de Balzac par l’audace de sa pensée, la modernité de sa composition, l’analyse de son sujet favori, la condition des femmes. Dans un livre riche en poésie, la part consacrée à la Touraine est particulièrement importante.

13 janvier 2017

Comment vivait-on une vue déficiente ou la cécité dans le monde gréco-romain, en particulier dans les milieux où l’usage de la lecture faisait partie du quotidien ?

Par Robert BEDON

La production livresque grecque et romaine mentionne un certain nombre de personnes atteintes de cécité ou de déficience visuelle, pour des raisons événementielles ou en raison de leur âge, et qui pourtant continuaient le plus souvent de mener une vie active dans leur domaine de spécialité, littéraire, philosophique ou politique. Cette communication, après avoir rappelé la place qu’occupait cette infirmité dans la culture de l’époque, évoquera ce que les auteurs antiques ont écrit à son propos, ainsi que divers personnages qui en ont été affectés. Elle exposera également les solutions proposées à ceux qui la subissaient, ou trouvées par ces derniers, afin de leur permettre la poursuite de leur activité, notamment politique et intellectuelle.

Le docteur Frédéric Leclerc, de la Touraine au Nouveau Mexique

Par Annick ROULEAU

Pendant plus de 30 ans, la carrière hospitalière et universitaire du médecin tourangeau Frédéric Leclerc sera studieuse et féconde tant par ses recherches en clinique, botanique, minéralogie que par son remarquable enseignement. L’évoquer, c’est aussi soulever un voile sur la vie intime de Pierre Fidèle Bretonneau qui l’a élevé et l’a initié à sa conception de la médecine et à ses passions. Ce fils intellectuel n’avait cependant pas la sagesse du maître. Attiré par le nouveau monde, il fait à 26 ans un séjour en Louisiane et au Texas. Il repart aux Etats Unis en 1871 et s’enfonce dans l’ouest américain pour poursuivre ses travaux tout en exerçant la médecine. Il meurt en 1891, à 81 ans, à Bloomfield (Nouveau Mexique) en pleine réserve d’indiens Navajos, sans fortune, loin de sa famille, et avec la citoyenneté américaine.

10 février 2017

Qu’est-ce qu’une école d’art ?

Par Marie-Haude CARAËS, directrice de l’École des Beaux-Arts de Tours

On ne peut parler d’art sans s’intéresser à son enseignement et aux formes pédagogiques sous lesquelles cet enseignement se pratique. Dès lors, partant des réflexions de Paul Valéry, de Jean-Paul Thibeau, de Bruno Latour, une série de questions se posent : l’art peut-il véritablement s’enseigner ? Et si oui, que doit-il enseigner et sous quelle pédagogie ? L’art mérite-t-il de faire partie des enseignements publics majeurs, au même titre que les mathématiques, la sociologie, l’histoire ou l’informatique ? Et, si oui, de quel art parle-t-on ? Comment l’étudiant reçoit-il cet enseignement ? Et qu’en faire une fois le diplôme en poche ? Cette salve de questions – capitales –  ne peut trouver de pertinence que si, au préalable, une rapide histoire des écoles d’art est esquissée.

Ovaires et fertilité femelles chez les mammifères et dans l’espèce humaine

Par Danielle MONNIAUX, directrice de recherches à l’INRA de Tours-Nouzilly

Chez les femelles de mammifères et chez la femme, la fertilité nécessite l’ajustement de nombreux mécanismes physiologiques régulant la fonction ovarienne. La production des ovules, cellules sexuelles fécondables, débute par la mise en place d’une réserve de follicules ovariens pendant la vie fœtale et se poursuit par des processus complexes d’activation et de développement de ces follicules aboutissant à l’ovulation chez la femelle adulte. Les études avec des modèles animaux (souris, brebis, truie…) ont permis de mieux comprendre les mécanismes, et il est possible aujourd’hui de soigner plus efficacement les femmes affectées d’insuffisances ovariennes prématurées (qui touchent 1% des femmes de moins de 40 ans) ou du syndrome des ovaires polykystiques (dont 10% des femmes en âge de se reproduire sont affectées)

3 mars 2017

Jours et séjours en Touraine dans Trente mille jours de Maurice Genevoix.

Par Pierre BRUNEL, Membre de l’Académie des Sciences morales et politiques

Trente mille jours : tel est le beau titre de ses Mémoires, que Maurice Genevoix nonagénaire a publiés en 1980, l’année même de sa mort.  Le Val de Loire y occupe une place considérable tant du côté des origines maternelles, près d’Orléans, que du côté des grands-parents paternels, à Champigny-sur-Veude, en Chinonais. La vallée de la Loire, Tours et la Touraine sont donc bien présents dans ce livre essentiel, qui permet de suivre Maurice Genevoix tout au long de son existence et dans cette langue pure de la Touraine que l’académicien cultivait avec intelligence et soin.

Pierre Brunel apportera son témoignage personnel sur cet écrivain qu’il a eu la chance de connaître et qui aujourd’hui est peut-être à redécouvrir. Dans un second temps, il sera amicalement mis à la question : sur son œuvre, sa carrière, ses méthodes de travail ; sur son élection et sa nouvelle vie de « Membre de l’Institut » ; ses goûts, ses joies, ses regrets et ses espoirs.

7 avril 2017

Ramuz et la leçon de Mme Sérieux, la Blaisoise :

Par Jean-Louis PIERRE

Au rebours de tant de jeunes écrivains français ou francophones qui montent dans la Capitale pour s’y fondre et puis la conquérir, Ramuz, lors de son séjour parisien, y mesure son altérité vaudoise. Il y puise, à l’image de sa concierge de la rue Boisonade, fidèle à son parler blaisois, le désir d’être lui-même, fidèle à sa langue et à ses origines francophones, mais non françaises.

René Planiol et sa famille

Par Léandre POURCELOT

René Planiol (1900-1979), est le fils de Marcel Planiol célèbre professeur de droit. Ingénieur de talent, il a fréquenté les plus grands physiciens du siècle passé et rédigé près de 1200 cahiers qui retracent sa vie, ses rencontres et ses travaux de recherche. Son frère André Planiol est co-fondateur de la société Turboméca. Durant la deuxième guerre mondiale René Planiol est réfugié aux Etats-Unis. Il rencontre Winston Churchill, Einstein, P laczek, … et se lie d’amitié avec Antoine de Saint Exupéry. Il épouse Thérèse Planiol à New-York en 1948. En 1951, ils achèteront le château de St Senoch à Varennes (37).

12 mai 2017

Ferdinand de Saussure et l’orthographe du français

Par Michel ARRIVĖ, professeur honoraire de Linguistique à l’Université Paris X Nanterre

1916 : année de publication du Cours de linguistique générale. Son centenaire est célébré en France, en Suisse et dans de nombreux autres pays par de prestigieuses manifestations. A son tour, Michel Arrivé, souhaite attirer l’attention sur l’œuvre de Ferdinand de Saussure, qui, dès les dernières années du XIXe siècle et les premières du XXe, renouvela largement les méthodes de la linguistique et fonda la sémiologie, souvent désignée, depuis, par le terme sémiotique. En particulier, seront présentées les positions, souvent d’une extrême sévérité, que Saussure prend dans le Cours de linguistique générale sur l’écriture en général et spécifiquement sur l’orthographe du français. Il va par exemple jusqu’à parler de « fait pathologique » ou de « cas tératologiques » à propos de certains usages orthographiques du français. On se posera la question de la légitimité de ces positions.

Les cabinets de curiosités

Par Jean-Mary COUDERC, Président honoraire de l’Académie de Touraine

Ils naissent aux XVIe siècle chez les aristocrates européens et correspondent d’abord à une mode d’accumuler les objets les plus beaux et les plus étranges, trouvés dans la nature, mais aussi pour les artefacts les plus riches et les plus insolites. C’est une façon de comprendre le monde à travers sa diversité et sa bizarrerie. On va ensuite chercher à classer ces objets et, au XVIIIe siècle, apparaissent les cabinets de sciences naturelles, de physique ou de chimie, de médecine ; certains seront à l’origine de musées

10 juin 2017

SĖANCE DĖLOCALISĖE à SAUMUR