La société mère, Société royale d’agriculture de la Généralité de Tours, naît le 24 février 1761, peu après la création de la Société d’Agriculture, de Commerce et des Arts des États de Bretagne en 1757, et juste avant celle de Paris, fondée en mars 1761. Ses objectifs sont l’amélioration de l’agriculture par le défrichement des nombreuses terres incultes, le perfectionnement des méthodes culturales et la diffusion de ces expériences nouvelles, souvent inspirées de l’Angleterre. Son fonctionnement s’organise autour de Louis-François-Henri de Menon, marquis de Turbilly, qui a publié en 1760 un Mémoire sur les défrichements, des comtes d’Harembure et de la Rue du Can de Champchevrier, des marquis de Beaumont et d’Effiat, des ducs de Choiseul et de Chevreuse-Luynes.
Élitistes, voire exclusivement aristocratiques, les académies provinciales et les sociétés d’agriculture ont peine à justifier leur utilité sociale au moment de la Révolution. Celle de la Généralité de Tours s’éteint en août 1793. Elle connaît des essais de renaissance de 1793 à 1803, mais les ambitions personnelles et les luttes de pouvoir sont telles qu’une Société des sciences, arts et belles-lettres du musée de Tours naît en janvier 1798 et une Société d’agriculture, arts et commerce du département d’Indre-et-Loire en mai 1799. Les deux sociétés acceptent souvent les mêmes membres – tel le politicien Pierre Louis-Athanase Veau-Delaunay, et elles fusionnent fugitivement en 1805-1806 en une Académie de Tours.
En 1806, la société d’origine est refondée en une Société d’agriculture, sciences, arts et belles-lettres du département d’Indre-et-Loire qui prend pour devise Utile dulci. Dans ses Annales, publiées régulièrement, elle fait part des découvertes scientifiques, soutient la publication de la première Flore de Touraine en 1833 et la création du jardin botanique de Tours en 1843. Elle distribue des prix, organise des comices, se bat pour un enseignement agricole et pour la création de fermes modèles. Elle se mobilise contre l’invasion du phylloxéra. La publication des Annales s’arrête en 1940 et de vaines tentatives de redémarrage de la Société achoppent en 1950.
L’Académie aujourd’hui
En mars 1988, la Société renaît sous la forme d’une Académie des sciences, arts et belles-lettres de Touraine à l’initiative d’Ėmile Aron qui en devient le premier Président. Doyen de la Faculté de médecine, spécialiste en gastro-entérologie et hépatologie, ancien résistant et conseiller municipal de Tours aux affaires sociales, il a eu le mérite de réunir écrivains, artistes et scientifiques et tous ceux et celles qui s’intéressent à la culture et veulent contribuer à l’enrichir.
Les objectifs
L’Académie participe activement au maintien et à l’enrichissement du patrimoine culturel tourangeau ; elle soutient la création et le dynamisme de notre région en menant différentes actions et manifestations publiques autour de thèmes fédérateurs : sciences, techniques, arts et lettres.
Les activités
L’Académie organise une séance mensuelle de conférences sur des sujets d’actualité ou relatifs au patrimoine tourangeau. Elles ont lieu généralement dans la salle Charles de Gaulle, gracieusement mise à disposition de l’Académie par le Conseil départemental, un vendredi par mois, de 14h30 à 17h. Les séances sont gratuites Une ou deux séances délocalisées ont lieu à l’occasion d’événements particuliers.
Depuis 1989, elle publie des Mémoires annuels reprenant l’essentiel des communications présentées en séance, aujourd’hui numérisés sur le site Gallica de la Bibliothèque nationale de France, et a ouvert depuis quelques années une nouvelle rubrique consacrées aux publications en ligne.
Depuis 1993 elle peut décerner un Prix de l’Académie à un organisme ou à une personnalité ayant œuvré pour le renom de la Touraine.