Les réfugiés du Nord et de l’Est de la France en Touraine pendant la Première guerre mondiale
Par Lydiane GUEIT-MONTCHAL –
Un instituteur, compositeur et chef de musique sous la IIIe République : Jules Egal (1851-1910)
Par Fabrice MAUCLAIR –
Lydiane GUEIT-MONTCHAL, directrice des archives départementales d’Indre-et-Loire, présentera dans sa conférence un aspect encore peu étudié de la Grande Guerre, alors que s’achèvent les quatre années de commémoration de son Centenaire. Dès août 1914, au début du conflit, les départements de l’intérieur doivent accueillir des réfugiés de Belgique et de la zone française du Front. Au total, en 1918, plus de deux millions de personnes sont réparties partout en France. Les familles ou les personnes qui fuient leurs régions dévastées, dans des conditions précaires, arrivent épuisées et traumatisées, et souvent n’imaginent pas qu’elles devront y rester, pour certaines, près de cinq années sur leur lieu refuge. En Touraine comme ailleurs, les pouvoirs publics sont chargés de trouver des solutions d’hébergement, organiser la distribution des allocations, scolariser les enfants… Les œuvres caritatives et les initiatives privées concourent aussi à l’accueil des réfugiés.
Fabrice MAUCLAIR, docteur en histoire, évoquera ensuite la vie et l’œuvre de Jules Égal (1851-1910), personnage inconnu et pourtant étonnant. De par ses nombreuses fonctions et multiples talents, l’homme, d’origine modeste, sort de l’ordinaire. Instituteur consciencieux, bon pédagogue et fervent défenseur de la nature, il occupait aussi la charge très prenante de secrétaire de mairie. N’hésitant pas à afficher ses convictions politiques en public, Jules Égal avait tout, par ailleurs, d’un républicain engagé. Dans la sphère privée, le maître d’école était également un artiste et un esprit curieux. Peintre, sculpteur, dessinateur, poète, photographe, musicien, sa palette était très large. Pendant plus de trente ans, l’instrumentiste a aussi dirigé deux modestes fanfares municipales de village. Enfin, Jules Égal était aussi un compositeur prolifique, un compositeur dont les œuvres, nombreuses et très variées, ont eu un certain succès, avant et après sa mort. Des œuvres qui, par ailleurs, illustrent à merveille l’état d’esprit et la mentalité de nombre d’instituteurs et de Français avant 1914.
Ces deux conférences seront données à la Faculté des Lettres, Arts et Sciences humaines de l’Université de Tours, amphithéâtre 1 de l’extension (porte Z, rue des Tanneurs) le vendredi 12 octobre 2018, à 16 heures. ENTREE LIBRE