SCHWEITZ (Daniel), Regards sur les antiquités en Touraine – Val de Loire (XVIe-XVIIIe siècle), préface d’Alain Schnapp, professeur émérite à la Sorbonne, Paris, Éd. L’Harmattan, coll. Travaux historiques, 2023, 212 p.

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En Touraine, comme ailleurs en France, c’est au cours des XVIe et XVIIe siècles que se font jour un premier regard, un premier intérêt savant pour les antiquités locales. Les érudits, comme les voyageurs de cette époque, se focalisent sur ce qui peut contribuer à la renommée de Tours et de sa province. Dans leurs publications, ils s’efforcent de rassembler faits historiques véritables, descriptions de quelques vestiges archéologiques particulièrement remarquables, sur fond de traditions populaires ou demi-savantes.

Mais ce n’est pas avant la fin du XVIIIe siècle que sont publiés les premiers travaux de nature proprement archéologique consacrés à la Touraine, Le Royer de la Sauvagère apparaissant comme le premier des véritables antiquaires de cette province, dans les années 1770. À la fin du XVIIIe siècle, la connaissance de ses sites et vestiges archéologiques reste caractérisée par ses lacunes, et la discipline par sa marginalité scientifique. Ce n’est pas avant la monarchie de Juillet que se fait jour un intérêt plus largement partagé pour l’archéologie, en tant que discipline, et que vont naître, à Poitiers (1834), puis à Tours (1840), des sociétés dédiées à ce type de recherches, participant d’une histoire qui ne sera plus que de papier.

Si cette histoire a été abordée à une plus large échelle (Schnapp, Schnapper), il reste à en décliner des réalités certes plus locales, plus modestes, mais participant tout autant de l’émergence de l’archéologie en tant que discipline savante, c’est l’objet de cet ouvrage consacré à Tours et à la Touraine, et donc au Val de Loire.